NB: Les conseils ci-dessous, y compris le dernier paragraphe, s’appliquent à la cuisson toutes les viandes rôties en cocotte, de préférence au four. Le poulet n’est qu’un exemple pratique bien connu.
Quel cocotte pour un beau poulet fermier ?
A l’opposé de la recette « Purée de vitelottes » qui utilise une des plus petites cocottes que nous ayons, celle-ci va utiliser une grosse cocotte LJ de 5 litres. Plat ou cocotte, tel est le dilemme que nous devons souvent arbitrer. Un grand plat offre l’avantage de pouvoir accueillir des légumes, comme justement les pommes de terre. Celles-ci vont confire dans le jus de viande pendant la dernière heure de cuisson sans affecter directement celle-ci. Mais il faut être assez vigilant sur la fin de cuisson sous peine de se retrouver avec une viande trop sèche et des légumes ratatinés. A moins d’être un adepte convaincu de la cuisson des viandes à basse température (*).
La cuisson en cocotte évite ces inconvénients mais offre une capacité d’accueil moindre qu’un grand plat pour les légumes. Car même dans une cocotte de 5 L, un gros poulet fermier d’au moins 2-2,5 kg laisse peu de volume exploitable pour des légumes comparé à son poids. Ou alors on oublie le poulet bien doré. D’où l’utilité de plus grands volumes (6-7 L).
Comment avoir une volaille moelleuse mais bien dorée ?
Tout d’abord inutile de rajouter la moindre goutte d’huile, un poulet est suffisamment gras. Procédez comme vous avez habitude (sel, poivre, herbes, ail, etc.). Mettez le poulet cuisses en haut dans la cocotte froide environ 20 minutes à 200°C, sans couvercle. Ensuite, sortez-le et mettez-le sur l’autre face encore 20 minutes, toujours sans couvercle. Cette première phase permet à la cocotte de monter rapidement en température de manière homogène. Quant au poulet, cette première phase lui permet de sortir avec une belle couleur en fin de cuisson. Ensuite remettez au four, cette fois avec le couvercle et abaissez la température d’au moins 50°C. Puis un jour où vous serez d’humeur essayez à 120°C pour tester la différence… (*).
Pour un gros poulet, comptez encore 2 heures de cuisson (soit en moyenne un total d’environ 1h de cuisson par kilo). Ensuite vérifiez et ajustez si nécessaire. Mais l’avantage du couvercle et de la température de cuisson modérée est de vous dégager d’une surveillance attentive en fin de cuisson. Au final on obtient un poulet rôti à point, sans plus et surtout avec une chair fondante et goûteuse à souhait qui a fait l’unanimité. Il sera fort bien accompagné de la purée de vitelottes décrite ailleurs.
(*) Qu’en dit la gastronomie moléculaire ?
On trouvera ici un article très intéressant d’Hervé This, un des deux pères de la « gastronomie moléculaire » ou encore de la « cuisine moléculaire » à propos de la cuisson de la dinde. Les excès en tous genres de la cuisine moléculaire, phénomène typique de notre société de consommation, ne doivent pas faire oublier les apports indiscutables de la gastronomie moléculaire. Ne pas confondre ce qui est strictement scientifique et l’usage discutable qui peut en être fait à des fins mercantiles. Les curieux y trouveront des explications physico-chimiques qui valident complètement nos recommandations. En particulier celle de commencer la cuisson à haute température puis de la baisser dans la phase principale. Il n’y manque qu’un peu de considération pour l’interaction entre contenu et contenant pour être complet.
Si le réglage de la température de votre four est fiable, vous pouvez descendre jusqu’à 80°C. Sinon limitez vous à 100°C car c’est la température plancher que nous recommandons toujours pour des raisons sanitaires. A noter que la première phase de cuisson à 200°C a également un rôle sanitaire. En effet, l’essentiel des bactéries pathogènes étant localisées en surface. Bien entendu, plus vous descendrez en température dans la phase principale, plus le temps de cuisson s’allongera. Mais même si vous n’êtes pas pleinement convaincu par les arguments d’Hervé This, essayez de baisser graduellement la température de cuisson comme nous le suggérons ci-dessus. Cela vous permettra de mieux maîtriser le temps de cuisson sans avoir l’impression de faire une expérience de chimie !
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